30 de novembro de 2012

Brésil: les Noirs deux fois plus victimes d'homicides que les Blancs

LÉxpress

BRASILIA

Par , publié le 
BRASILIA - Les principales victimes de la violence au Brésil, un pays de 194 millions d'habitants, sont jeunes, pauvres, noires et métisses, révèle une étude intitulée "Carte de la violence 2012, la couleur des homicides", publiée jeudi.
Brésil: les Noirs deux fois plus victimes d'homicides que les Blancs
Des Brésiliens dans une rue de Rio le 28 mars 2012
afp.com/Antonio Scorza

Deux fois plus de Noirs et de métis que de Blancs ont été tués entre 2002 et 2010 au Brésil, où 52% de la population est d'origine africaine, selon cette étude. 
Elaborée par le Centre brésilien d'études latino-américaines et la Faculté Flacso, l'étude montre qu'en neuf ans, 418.414 personnes ont été victimes d'homicides, une moyenne de 125 par jour, dont 272.422 (les deux tiers) étaient des Noirs ou des métis. 
"En 2010, pour chaque jeune tué en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Pologne ou en Angleterre, 144 jeunes noirs ont été tués au Brésil et 106 jeunes blancs", a déclaré Julio Jacobo Waiselfisz, auteur de l'étude. 
Le taux moyen d'homicides est resté pratiquement stable au cours de la décennie à 26 pour 100.000 habitants, ce qui fait du Brésil le sixième pays le plus violent du monde, d'après M. Waiselfisz. 
Le taux d'homicides de Blancs a toutefois reculé de 25,5%, alors que celui des afro-descendants a augmenté de près de 30%. 
En 2010, le taux d'homicides chez les Noirs a atteint 36 pour 100.000 habitants. Parmi les Blancs, ce taux a été de 15,5. 
Huit des 27 Etats fédérés dépassent le taux de 100 homicides pour 100.000 jeunes noirs ou métis, dont le District Fédéral (où se trouve la capitale Brasilia), l'Etat amazonien du Para, Alagoas et Pernambouc (nord-est). 
Les jeunes noirs sont les plus touchés et dans la tranche d'âge de 21 ans, le taux d'homicides est de 89 pour 100.000 Noirs contre 37 parmi les Blancs. 
"C'est une véritable pandémie", a affirmé M. Waiselfisz, selon qui, en dépit de l'amélioration du niveau de vie dans le pays au cours de la dernière décennie, "nous n'avons pas les moyens d'offrir l'intégration sociale nécessaire (...) Nous avons huit millions de jeunes noirs qui n'étudient pas, ne travaillent pas et n'ont pas de perspectives". 
"Au Brésil, à peine 4% des meurtriers vont en prison", a encore déploré l'auteur de l'étude lors d'une conférence de presse à Brasilia. 
D'après M. Waiselfisz, cette impunité sert à entretenir une culture de la violence qui a été implantée dans le pays dans les années 1980 avec la croissance désordonnée des grandes villes où Noirs et métis sont restés en marge du développement. 
Le salaire des afro-descendants au Brésil correspond à 60% seulement de celui des Blancs, selon les chiffres officiels diffusés mercredi. 
"La majorité de la population ne sait pas que les meurtres de Noirs sont plus nombreux que ceux des Blancs, surtout parmi les jeunes, et qu'ils pourraient être évités. Pour faire face à cette situation, il faut que la société assume ce problème", a déclaré la ministre de l'Egalité raciale, Luiza Bairros. 
En 2010, 49.203 homicides ont été enregistrés dans le pays, près de 135 par jour, dont 96 de Noirs ou métis quotidiennement. 

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